Grain de sable 65 : Libertinages

« Derrière chaque grand homme, il y a une femme… »

Pourquoi tant de modestie? Derrière celui-ce se pressaient surtout  des dizaines de petites.

Grain de sable 64

COLLÉGIEN CHERCHE « LES MILF DE ROUSSEAU » POUR FINIR RÉDACTION.

URGENT!

Grain de sable 63 : Une réputation à défaire

Ce léche-bottes ivre d’honneurs entreprit un jour de faire son éloge. Hélas, une malheureuse coquille lui fit écrire : « Ma reptation me précède »…

Définition d’un quinquennat

ÉTAT LONG sur la fin…

Scn compte est bon

Je me souviens de cette femme qui se mettait en quatre pour réussir un ménage à trois, et qui finit dans un état second.

En veine questionneuse…

Vaut-il mieux se faire traiter de suffisant que d’INsuffisant?

Grain de sable 62 : Rhume de…

Il croyait pouvoir grimper au Cervin ;

ça lui est monté au cerveau.

Grain de sable 61 : Planning semainier

 L’un dit pas « non ».

Mar dit « c’est pas deux mains la veille. »

Mercre dit « c’est la veille ».

Je dis, donc : demain sera poissonneux.

Vendre dit : libido de cabillaud.

Sam dit rien finalement.

Dimanche : dominicalme.

Miss C. et la Secte des Facebookiens – une aventure inédite de Sherlock Holmes

Chapitre 1

Ce soir-là, nous étions dans notre salon de Baker Street lorsque mon vieil ami me lança : « Mon cher Watson, vous ai-je jamais parlé de l’Affaire C… ? »

« Cela ne m’évoque rien de précis, cher Holmes… »

« Vous ne m’étonnez guère. Le secret fut si bien gardé que votre serviteur est sans doute le seul à en connaître le fin mot. D’ailleurs, bien malin qui prétendrait avoir percé les mystères de la Femme-Chat. Moi-même, il m’arrive de douter… »

« Vous excitez ma curiosité, mon ami. »

« Comme c’est étrange… Voilà que vous employez les même mots que l’exquise Miss C. Her very words… »

Je vis Holmes sur le point céder à l’une de ces sombres rêveries qui le tourmentent et l’habitent parfois des journées entières, l’amenant à fuir toute compagnie. Aussi m’appliquai-je à l’en tirer sur le champ…

« Holmes, allons, racontez-moi tout ! Qui était cette féline créature ? Comment s’appelait-elle ? L’avez-vous seulement rencontrée ? Connue ? »

« Rencontrée, oui. Connue ? J’hésite à vous répondre… vous verrez pourquoi.… Mais, commençons par le commencement. Avez-vous entendu parler de la Secte des Facebookiens ? »

« Je crois me souvenir que c’était un groupuscule terroriste. »

« Vous n’y êtes pas, mon cher. Laissez-moi vous éclairer… »

Et ce disant, il se carra dans son fauteuil, déploya ses longues jambes, et entama le récit le plus étrange jamais sorti de sa bouche…

Holmes, les yeux mi-clos, semblait revivre avec une intensité peu commune ce délicat et secret épisode de son passé.

« Nul ne sait vraiment où est née cette Secte », déclara-t-il finalement en guise de préambule. « J’ai vainement cherché qui pouvait en être l’initiateur, quel but obscur il poursuivait, mais je me suis heurté à un mur. Il semble que ses fidèles soient liés par un pacte inviolable, les contraignant à de rien révéler à l’extérieur de leurs rites et agissements. On ne sait comment ils se recrutent, on ignore la nature réelle de leurs échanges et les lieux où ils se rencontrent. Sans la visite impromptue de Miss C, je n’aurais jamais rien su des Facebookiens. »

« Comme tout cela est palpitant, cher Homes ! Dites-moi ce que vous avez découvert. »

« Watson, je dois vous demander de jurer de ne jamais répéter ce que je vais vous dire. Il en va de la sécurité d’une femme précieuse entre toutes, ainsi que de votre sécurité et de la mienne. Je crains même pour la Couronne si jamais… »

« Bigre, Holmes. Se peut-il que vous cherchiez à m’inquiéter ? Ce n’est pourtant guère dans vos habitudes. »

« Je sais ce que je fais » répondit assez sèchement mon vieil ami, sur un ton d’une rudesse inhabituelle.  « Croyez-moi, je sais… »

« Et bien, Holmes, je m’engage à ne rien divulguer de cette affaire.’

« Voilà qui est dit. Mais il se fait tard. Permettez-moi de me retirer. Nous reparlerons de tout cela demain soir, si vous le voulez bien… »

Chapitre 2 : la Secte

Le lendemain soir, Holmes et moi nous retrouvâmes dans le salon de Baker Street…

« Je crois, cher ami, que le plus simple est que je commence par vous parler de la Secte des Facebookiens. C’était, comment dire… une société ouverte et composite, où se croisaient des artistes, des écrivains, des poètes, des mélomanes, des photographes. Ils échangeaient à longueur de journée des messages, des signes d’amitié, des bouts rimés, des plaisanteries, des historiettes, des contes, des fabliaux, des images. Ils racontaient leur vie, cela faisait comme un grand journal intime collectif, nourri de milliers d’apports. Imaginez une ruche industrieuse dont les abeilles ne cesseraient  de produire le plus suave des nectars.

« Les Facebookiens, idéalistes dans l’âme, rêvaient d’un monde meilleur, d’une société plus accueillante et plus chaleureuse. Chaque matin, avant de se rendre au travail, ils s’encourageaient les uns les autres sur le mode de la plaisanterie. Une fée/sorcière prénommée Helen ou Helena Storm, présidait aux échanges de dizaines d’entre eux, et leur ouvrait les portes de son inépuisable imagination. Miss C. m’a dit qu’elle avait mené plusieurs vies, tout comme elle. »

« Il y aurait donc un lien entre la Secte et votre Miss C.? », demandai-je.

« Un lien fort étroit, même… mais, chaque chose en son temps. »

Et Holmes enchaîna…

« Un soir, une femme masquée, vêtue d’une longue cape, vint frapper à ma porte. Vous étiez alors en voyage, cher ami, et n’en avez rien su. L’inconnue me sembla dans un grand état d’agitation.

« Monsieur Holmes, me dit-elle, je dois absolument vous parler. Vous êtes mon ultime recours, vous seul pouvez me délivrer de l’horrible malédiction qui me poursuit. La Secte… »

« Sur le coup, cher Watson, je me dis que j’avais affaire à une folle. Mais son désespoir semblait bien réel, et je ne tenais pas à l’aggraver et à la faire fondre en sanglots, qui auraient attiré l’attention du voisinage. D’ailleurs, comment résister à une demande aussi pressante? La curiosité autant que ma compassion naturelle m’imposait de l’accueillir. »

« Entrez donc, Madame », lui dis-je.

« Merci », fit-elle simplement, avant d’ôter son masque, révélant dans la pénombre des pommettes saillantes et des yeux d’un vert étincelant,  qui lui allaient à lui ravir.

« Lorsqu’elle eut pris place dans le salon, l’inconnue, transie, fixant sur moi son regard hypnotique, commença un récit encore plus échevelé :

« Je m’appelle Miss C., vous n’en saurez pas plus pour le moment, car je dois m’assurer que vous méritez toute ma confiance. »

« Madame, je suis un homme d’honneur, et si je suis censé vous aider, il faudra m’en dire plus… Peut-être pourriez-vous commencer par m’indiquer si je dois votre visite à ma seule réputation, si vous êtes venue de propre chef, si je vous ai été recommandé… »

« C’est un médecin viennois qui m’a conseillée de vous voir. Vous connaissez peut-être son nom… »

« Serait-ce Sigmund F., par hasard? »

« En personne! »

« Nous sommes de vieux amis, nous correspondons depuis des années, et échangeons volontiers nos observations sur les cas les plus épineux. Vous ne pouviez donc mieux tomber. »

« Herr F. m’a prise en charge l’année dernière, mais la cure semble dans une impasse, et Sigmund… je veux  le Docteur F. a pensé que… »

« … que je pouvais répandre mes propres lumières sur votre cas. Et bien, nous allons essayer. En deux mots, Madame, pourriez-vous me dire de quel mal vous pensez souffrir? »

« JE SUIS UNE CHATTE! »

Chapitre 3 : C comme Cat

« JE SUIS UNE CHATTE »! Holmes, soyons sérieux ! Vous aviez bien compris que cette femme était folle ? »

« Ne soyez pas si impatient et si cat… catégorique, Watson, et sachez que le mot folie sera bientôt banni de nos traités. La science de l’âme avance à pas de géant, nous entrons dans la modernité, mon cher. Mais laissez-moi plutôt vous raconter la suite…

« La déclaration de Miss C était si surprenante que je ne pus m’empêcher de lui poser quelques questions élémentaires, avec tous les ménagements qu’imposait son état : « Je suppose, Miss, que vous parlez au figuré. Vous voulez peut-être dire que vous avez l’indolence d’une chatte, des traits félins, un petit appétit, que sais-je encore ? »

« Si vous y tenez », ronronna-t-elle, avec un soupçon de lassitude dans la voix. « Je comprends votre réaction. Elle me déçoit un peu, mais ne m’étonne qu’à moitié. Je serai mieux à même de m’expliquer demain. Pourrais-je… oserais-je vous demander l’hospitalité pour la nuit ? »

« Euh… bien sûr. Vous êtes ici chez deux vieux garçons, que veille avec constance une charmante et fidèle gouvernante. Mrs. Hudson se fera un plaisir de vous conduire à la chambre d’ami. »

« Je me contente de peu », reprit-elle. « Un petit lit, un broc et une bassine pour une toilette… de chat ; le matin, un simple bol de lait froid. »

« Si tels sont vos désirs, nous allons tout de suite arranger cela »

« Je sonnai Mrs. Hudson. Miss C prit congé. Je la regardai un instant s’éloigner dans le couloir d’une démarche souple et ondulante, puis je regagnai mes quartiers.

« Vers minuit, je fis un rêve étrange, moi qui n’en fais quasiment jamais. L’espace d’un instant, il me sembla entendre… miauler dans la chambre d’ami. Je me rendormis aussitôt et ne me réveillai qu’au petit matin. Lorsque Mrs Hudson m’apporta le petit-déjeuner, je m’enquis de notre étrange visiteuse. »

« Elle est partie, Monsieur ! J’ai trouvé la lucarne ouverte, et il me semble que cette… personne n’a pas dormi dans son lit, car il était dans l’état exact où je l’avais laissé hier soir. »

« Tiens donc… Aurait-elle dit vrai… ? »

« Pardon, Monsieur ? »

« Rien, rien ; je soliloquais, Mrs Hudson. »

« Monsieur sait-il si la dame revient dans la journée ? »

« J’en doute, mais j’ai l’impression que nous n’allons pas tarder à la revoir… »

« Trois jours plus tard, Miss C s’introduisit discrèment dans mon bureau, sans faire de bruit, et se contenta de me regarder en silence avant de disparaître derrière un rideau. Le lendemain, elle sonna à la porte comme si de rien n’était. Je lui ouvris, lui offris les restes d’un petit hachis, puis nous gagnâmes le salon. Après m’avoir scruté un long moment, elle prit la parole…

« MIAOU! »

Chapitre 4 : Les 1001 vies de Miss C

« MIAOU, fit-elle encore, en russe, puis en catalan, avec une pointe d’accent viennois.

« Miss C, j’ai bien peur de ne pouvoir vous suivre si vous n’usez de la langue de Shakespeare. »

« Oh, Sherlock, pauvre Sherlock ! C’est vrai que vous ne sortez guère d’ici. Vous ne voyagez à l’étranger que contraint et forcé, vous snobez la plupart de vos semblables, et vos fréquentations se limitent au genre humain, que vous peinez déjà à comprendre. »

« Miss C, vous n’êtes pas venue ici pour faire mon procès, mais pour m’expliquer qui vous êtes réellement, pourquoi vous fuyez les Facebookiens, et accessoirement, ce que vous attendez de moi. »

« Miaou, reçu 4 sur cat, ou 5 sur 5 si vous préférez… Je vois que ça ne vous fait pas rire… Vous permettez quand même que je continue à vous appeler Sherlock ? »

« If you must… Bon, assez tergiversé, dévoilez-moi vos petits secrets. »

« Les chats ont 9 vies, dit-on. Les miennes se comptent par dizaines, et je n’en verrai peut-être jamais le petit bout de la queue. J’ai été Lilith, Salomé, Shéhérazade, Pénélope, Pandora et Pocahontas. J’ai sillonné les mers du sud avec mon équipage de femmes pirates, j’ai aimé Phileas Fogg et enflammé le cœur de D’Artagnan, provoqué des guerres… Connaissez-vous, Sherlock, le plus puissant des philtres ? »

« J’ignore de quoi vous voulez parler. J’ai entendu dire que la poudre de corne de rhinocéros, les testicules de gorille macérés dans l’alcool de vinaigre… »

« Vous n’y êtes pas. Aucun de ces pâles ersatz n’égale le VERBE et l’IMAGINATION, qui font de nous des êtres de désirs. Nous leur devons nos rêves les plus fous, nos plus grands actes de courage, nos plus belles créations. »

« En admettant que vous ayez raison… »

« Taratata, laissez-moi terminer, si vous voulez sortir un jour de votre prison. Je décèle en vous l’âme étriquée d’un comptable penché sur ses livres poussiéreux. Dans la colonne de gauche, vous inscrivez RÉEL, dans celle de droite, RÊVE, et vous essayez d’équilibrer le bilan. Mais ça ne marche pas. Vous doutez-vous seulement de ce que j’ai apporté aux hommes en tenant pour eux tous ces rôles ? »

« Beaucoup de malheurs, assurément, si vous avez été autant de femmes ! »

« Ne vous faites pas plus cynique et incrédule que vous n’êtes. Vous ne savez pas ce que vous y perdez. Comment expliquez-vous que je sois ici, dans ce salon, face à vous, alors qu’à 16 heures, j’étais à l’autre bout du monde, assistant à l’aube d’un futur dont vous n’avez pas le moindre idée ? »

« Je ne sais pas. Peut-être possédez-vous un tapis volant, un balai de sorcière, un vaisseau plus rapide que la lumière ? »

« Pas mal, pas mal pour un homme. Vous méritez votre réputation, vous faites vraiment un bon détective ; mais croyez-vous que… »

LE BON DOCTEUR WATSON REPREND ALORS LA PAROLE.

« Holmes, je vous ai écouté patiemment jusqu’ici, mais je refuse de me prêter plus longtemps à ce jeu insane. Comment un esprit aussi rationnel que vous peut-il se laisser berner à ce point ? Croyez-en le médecin que je suis : cette « Femme-Chat » n’est qu’une schizophrène. Je suis soulagé que vous soyez débarrassé d’elle, ç’aurait pu devenir dangereux. »

« Merci pour ce diagnostic, Docteur, mais croyez-vous vraiment que Miss C allait sortir ainsi de ma vie ? »

Chapitre 5 : « It’s magic, ou la Véritable histoire de la Secte

Après l’intervention de Watson, Sherlock reprend son récit…

« Elle me raconta alors l’histoire des Facebookiens. Pas seulement la version féerique, pleine de beaux sentiments et d’idéaux élevés, que je vous ai tracée le premier jour, mais l’histoire d’une société que Miss C percevait, sans doute à tort, comme un pur simulacre. « J’ai peur de me perdre en ce miroir disait-elle ».

« Quelle menace pouvait bien receler cette inoffensive association, cher Holmes ? »

« Il m’a fallu plusieurs jours pour le comprendre. Miss C s’était présentée sous une identité passe-partout (on appelait ça un « avatar »), mais à peine ses Amis s’y étaient-ils accoutumés qu’elle en changeait. De Lilith à Pénélope, à Pandora, les gens s’y perdaient. Ils avaient, disait-elle, l’impression d’être menés en bateau. Et puis ses incessants voyages dans le temps, ses bonds dans le futur lui donnaient une supériorité sur les autres. Se réactions en étaient biaisées. Imaginez seulement le parti que vous pourriez tirer de tels voyages. Parfois, des mots lui échappaient, qui trahissaient la fragmentation de sa personnalité en un millier de scintillantes facettes. Miss C était une créature multiple, déroutante, exaltée. Elle se battait ardemment pour faire connaître des idées qui naîtraient un siècle plus tard. On a brûlé des sorcières pour moins que ça. »

« Je vois. Et comment tout cela a-t-il évolué ? »

« J’ai rappelé mon vieil ami Sigmund F., mais il ne pouvait m’être d’aucun secours. Il s’interdisait tout nouveau contact une « créature » aussi déroutante. « La femme est le continent noir, et doublement noir lorsqu’elle s’incarne en chatte. Non, mon cher, je vous la laisse, elle a failli me rendre fou. »

« Mais comment Miss C se voyait-elle ? »

« Elle disait qu’elle s’était évadée du monde des Facebookiens pour reconquérir son autonomie, qu’elle avait pris pour cela la forme de l’animal le plus libre au monde. J’acceptais son explication, j’essayai de lui apporter le bénéfice de ma rationalité, tout en profitant au mieux de la part de folie qui l’habitait. Ensemble, nous fîmes d’étonnants voyages dans le temps et l’espace. Un jour, Watson, je vous raconterai le bonheur qu’on ressent à commander une bande de femmes pirates plus sanguinaires que les mâles, et je vous parlerai de nos escapades à l’aube du 21ème siècle… Mais il se fait tard, et nous n’allons pas tarder à être interrompus… »

LA PORTE DE LA CHAMBRE 221 S’OUVRE ALORS. ENTRE UNE JEUNE INFIRMIÈRE…

Chapitre 6  : la Clé de l’Énigme?

L’INFIRMIÈRE : « Monsieur O! Vous écrivez encore à cette heure-ci? Qu’est-ce que vous nous avez pondu aujourd’hui?  « Miss C. et la Secte des Facebookiens une enquête  de Sherlock Holmes ». Ça a l’air amusant. Vous me le prêtez, j’ai du mal à trouver le sommeil en ce moment? Après, je le laisserai sur le bureau du Docteur K. Vous savez qu’il vous suit avec beaucoup d’intérêt. En réunion, il ne tarit pas d’éloges sur votre compte. La dernière fois, je l’ai même entendu dire « On devrait publier ses délires ».

Mr. O : « Gwendoline, mon petit, je n’y vois plus très clair… de quelle couleur sont vos yeux et vos cheveux?

L’INFIRMIÈRE : « Mes yeux sont verts et mes cheveux noirs, mais je devrais vous gronder, car mon prénom est Cate. On m’a dit que je ressemblais à la Dragon Queen de « Terry et les Pirates », et que j’aurais pu lui servir de modèle ou de doublure. »

Mr. O : Vous n’avez jamais été rousse aux yeux noirs? »

L’INFIRMIÈRE : « Non. Vous me confondez peut-être avec Anne-Sophie, qui s’est occupée de vous après votre accident. »

Mr. O : « J’ai du mal à enregistrer les petits détails de la vie réelle. »

L’INFIRMIÈRE : « L’important est que votre imagination y trouve son compte, non? »

Mr. O : « On peut dire ça comme ça. »

L’INFIRMIÈRE : « Je vous laisse maintenant, il faut dormir. »

Mr. O : « Watson est déjà couché? »

L’INFIRMIÈRE : « Watson, quel Watson ? Vous êtes seul à occuper cette chambre. »

(Elle sort.)

À minuit, la porte  se rouvre en silence. Miss C monte la garde sur le seuil tandis que deux infirmières, l’une brune, l’autre rousse, pénètrent en silence dans la chambre 221.

« Sherlock, l’heure est venue », dit la première, alors que la seconde ouvre précautionneusement la fenêtre donnant sur le jardin. Trois silhouettes se détachent un instant sur un pâle croissant de lune avant de se fondre dans la nuit. Un léger courant d’air… la porte se referme, et le silence retombe sur la chambre vide.

Le lendemain matin, le Docteur David K retrouve sur son bureau le texte de « Miss C », et en commence tout juste la lecture lorsque l’infirmière en chef fait irruption : « Docteur, Docteur, c’est affreux, votre patient a disparu, et deux infirmières sont manquantes. Qui plus est, on a volé un tapis et un balai !

« Ne me dérangez plus pour des broutilles », lui lance sèchement K. Il ferme la porte de son cabinet à double tour, et fixe longuement les rangées de peupliers qui bordent le parc de l’asile. Puis, il reprend sa lecture avec un léger sourire…

P. S. Miss C. existe, bien sûr, plurielle et multiple. Chacun de nous l’a croisée un jour dans un coin de son jardin secret. « Il suffit pour ça d’un peu d’imagination ».

Merci aux trois Miss C qui ont diversement inspiré cette historiette.

Grain de sable 60


MÉSENTENTE CORDIALE

J’ai plusieurs discordes à mon arc.

LACRYMAL

Assis sous un saule pleureur, un paquet de Kleenex à la main, j’attends en vain la crise de larmes salvatrice. La prochaine fois, je me calmerai sous un tilleul.

PIERRE QUI ROULE

L’humour, ça aide. David fut sauvé par son esprit frondeur.

Source photo http://www.webarcherie.com/forum/index.php/topic/22784-fronde-tressee/ site sympa qui vous montre comme se fabriquer une fronde tressée.